Oeuvres commentées

Nous vous proposons quelque œuvres commentées de la collection permanente.

Dans une île que l'air charge 1998 (Mallarmé)

(Huile sur toile, 120 x 80 cm.) Ksenia Milicevic
(Huile sur toile, 120 x 80 cm.)
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

A la recherche de l'unité des oppositions, cette peinture se centre sur l'organisation de l'espace à travers les formes dynamiques et statiques. Par la combinaison du géométrisme et la souplesse des végétaux, elle suggère l'équilibre entre la nature et les œuvres de l'homme.

La recherche de l'harmonie sur la toile renvoie plus loin à l'harmonie avec la nature, entre les hommes et sur le plan psychologique.

Ainsi, comme souvent, la peinture rejoint les préoccupations globales de l'homme et les sensations particulières de l'artiste.

Le lieu est purement imaginaire mais, le tableau a été peint en automne, de retour à Paris, après un séjour dans les tropiques; c'est la redécouverte des saisons.

 

La ronde des vanités 1994

(Huile sur toile, 80 x 100 cm.)
(Huile sur toile, 80 x 100 cm.)
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Cette peinture contient une citation; le pan vert à droite est une partie de la robe du tableau : "Les Époux Arnolfini" de Jan van Eyck de 1434.

La citation, introduction d'un élément a partir d'un autre tableau, comme les citations dans la littérature, est un phénomène assez courant dans la peinture contemporaine.

Son origine est liée à de profonds changements dans la pensée survenus à la suite des différentes découvertes au début du XX ème siècle dans le champ des mathématiques, physique, biologie ainsi qu'à l'avènement de la psychanalyse.

La peinture qui se manifeste à travers le rapport de l'homme avec le monde s'est trouvée éjectée d'une structure stable, immuable sur laquelle elle reposait, c'est a dire, la vision du monde qui prédominait pendant des siècles ( en Occident). Face à un monde devenu mouvant, incertain, aléatoire, sa vision soumise à la subjectivité de l'artiste, la tâche devient extrêmement difficile.

La peinture se manifeste, se rend visible par une forme et cette forme est donnée par le rapport d'une communauté au monde. Un rapport cohérent et collectif ; et c'est ce rapport qui n'existe plus. Le monde a éclaté en mille morceaux.

Dans ce contexte, l'artiste d'aujourd'hui a trois possibilités.

Premièrement, rompre le cadre de la peinture et s'inscrire dans cette violence d'incertitudes et élaborer des œuvres se caractérisant par leur laideur voulue, violence ou vulgarité.

Deuxièmement, se replier sur sa propre subjectivité et créer des œuvres sans aucun rapport, se distinguant par la singularité et frôlant le décoratif, le kitsch ou le spectaculaire.

Et troisième cas, où le peintre essaye de rattraper les lambeaux du monde qui a été le nôtre,  les citations des grands maîtres du passé, mythes et paysages d'antan.

Les histoires dans les histoires, les paysages dans les paysages. Recoller les brisures pour en faire un ensemble qui pourrait encore parler par ricochet et permettre à la peinture de déployer sa puissance esthétique.

La citation relie ainsi la peinture actuelle avec ce qu'elle a d'intrinsèque malgré toutes les ruptures survenues pendant plus d'un siècle.
   Wikipédia   Ksenia Milicevic

 

L'offrande inachevée 1987

De la série Quatre saisons pour une Ève

(Huile sur toile, 120 x 80 cm.)
(Huile sur toile, 120 x 80 cm.)
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Au premier plan le tableau inachevé sur le chevalet, une copie de Maître, participe à l'ouverture de l'espace en profondeur, mais du fait du ciel entièrement ouvert il rabat le regard qui à fuit en direction de la rangée de palmiers en haut du tableau, vers l'avant, établissant ainsi à travers ce mouvement un espace et un temps.

Le paysage est imaginaire, mais pendant qu'il a été peint, la mer se trouvait toute proche et son parfum salé atteignait l'atelier.